SANS PASSEISME
SEULEMENT DU BON SENS -
Il n'y a que quelques années que je suis ici, et déjà je vois petit à petit la mémoire du pays qui s'efface. Les hameaux s'éteignent à la mort des derniers paysans, les terres retournent à la friche et les fermes deviennent des résidences secondaires aux volets clos une bonne partie de l'année.
Je vois douloureusement toute une page qui se tourne. Et que faire ?
Je tache de respecter les conseils donnés par les derniers gens de ce coin de terre. Je goûte à l'ambiance du pays. J'adore me retrouver avec eux autour d'une table, moments que je ne veux sacrifier sous aucun prétexte tant ils entretiennent la convivialité humaine et sensible, ce lien essentiel aux coeurs et aux consciences. Les communications virtuelles ne risquent-elles pas sinon de chasser, du moins d'amoindrir tout cela ?
Mr K. cultive un morceau de terre gentiment prêté, et soigne quelques arbres fruitiers.
En ce qui me concerne, j'achète au marché local et je vais chez le boucher, chez le poissonnier, chez le boulanger... même si je sais que je paye plus cher qu'au supermarché. Au moins mon argent sert à soutenir les petits commerces, les plus vulnérables à la loi du marché.
Je voudrais tant que le lien à la terre ne disparaisse pas ! Alors je me noye parmi les derniers vrais paysans car au delà des échanges de biens se tissent des relations humaines sensibles..... et n'en avons-nous pas profondément besoin ?