RUE ST MALO

A BREST

Lors d'une balade à Brest, nous avons découvert la rue St-Malo, seule rue brestoise contemporaine de la Révolution. Là plus de vingt générations de brestois y ont laissé leurs traces.

Elle se situe dans le vallon du Carpon, en contre-bas du plateau des Capucins dans le quartier de Recouvrance. Il ne subsiste que la partie basse. Longée par le mur du terrain de la Madeleine, où se dressait autrefois le couvent abritant les filles de mauvaise vie ainsi que les huguenotes après la révocation de l'édit de Nantes, elle est bordée de maisons des XVIIème et XVIIIème siècles et dominée par des jardins en terrasse. Après sa fontaine, la rue bute sur la levée de Pontaniou et se termine par les escaliers de La Madeleine qui mènent au plateau des Capucins.

En 1685, les juges royaux veulent agir contre la nette croissance de la prostitution à Brest, et "les filles de mauvaise vie"  transférées à la prison de Pontaniou sont enfermées dans un nouveau bâtiment appelé "La Madeleine" ou refuge royal, dont la direction est confiée alors aux soeurs Saint-Thomas de Villeneuve.  Le 10 février 1782, la Belle Tamisier, femme internée là pour sa vie de débauche met le feu aux bâtiments (31 femmes dont 4 religieuses périssent dans les flammes).

   

La sauvegarde et la restauration de la Rue St Malo, un des derniers vestiges du passé populaire brestois est le combat de l’association "Vivre La Rue" depuis 1989. Sans sa détermination, il est probable que ce vestige du patrimoine brestois aurait désormais disparu. Grâce à ses actions, la rue est aujourd'hui reconnue et visitée comme la plus ancienne rue pavée de Brest.

L'association "Vivre la rue" (association loi 1901, dont le siège se trouve rue St-Malo) a fait aimer ce lieu à bon nombre de personnes en y organisant de belles fêtes, des expositions, des débats, et en y recevant des étudiants, des écoles, des groupes de visiteurs... Elle y accueille des stagiaires, et participe activement à la vie de quartier.

Près de ces vieilles bâtisses, dont la plus ancienne date de 1730, on retourne dans le passé. On imagine aisément la misère des ouvriers, le chant des marins et les rires des filles de joie.

Comments

[Breizhfamily]

merci pour cette petite page d'histoire! nous ne la connaissions même pas alors qu'elle se trouve à quelques centaines de mètres de chez nous!!!

[kermamini]

Sympa ton article. Je n'ai pas encore visité cette rue, mais, j'ai vu un reportage il y a quelques temps sur France 3 à ce sujet, très intéressant. Ils ont raison de se battre pour garder ce patrimoine.

[Cerise violette]

Est-ce que le couvent servait de " maions de correction" ou bien vide , il avait été investi en maison close ? (Le paradis pour certains l'enfer pour certaines !)

J'aime beaucoup cette page d'histoire , illustrée .

Merci . Bonne journée , bisous